À travers le miroir (Musikzen)
À travers le miroir (Musikzen)
Philippe Bianconi revient sur les mystères ravéliens
Tous les artistes qui reviennent sur une œuvre vous diront qu’ils l’ont approfondie, qu’ils en ont vu la face sombre. A l’écoute, ce n’est pas toujours évident. Avec Philippe Bianconi, ça l’est, et dans le cas de Ravel, c’est un exploit. Dans son premier enregistrement, chez Lyrinx, de l’intégrale du piano ravélien, il s’affirmait comme un pianiste français de grande classe : élégance, raffinement, musicalité. Mais en quoi français ? En ce qu’il cultivait le mystère ravélien sans briser la glace, sans doute.
Aujourd’hui, il fait mieux que briser la glace : il explore les zones d’ombre tout en conservant l’élégance, etc. Cela donne un Gaspard de la nuit de tous les fantasmes, mais aussi des Miroirs où l’on perd la notion de l’envers et de l’endroit, un Tombeau de Couperin émergeant de la nuit des temps, une Mère l’Oye évoquant Lewis Carroll, qu’il joue (version quatre mains) avec le jeune Clément Lefebvre, un pianiste qui comme lui sait manier l’ambiguité. Et tout cela, sans jamais nous
Musikzen (François Lafon)